L’hypocrisie de la fin de la distribution d’œufs de poule en cage
Lu sur le site de Que Choisir, l’article du 18/01 sur la distribution d’œufs de poule en cage (ici) et repris sous différentes formes avant ou après sur d’autres médias.
Face à des clients de plus en plus attentifs au bien-être animal, les grandes enseignes ont décidé d’adapter leur offre. Après Carrefour fin décembre et Aldi Nord en août 2016, les enseignes Intermarché et Netto du groupe Les Mousquetaires annonçaient le 9 janvier leur intention d’arrêter de distribuer des œufs issus de poules élevées en cage. […] De leur côté, Carrefour et Aldi ont également annoncé ces derniers mois des arrêts « progressifs ». Seul Monoprix a retiré les œufs de cage sans délai en avril dernier.
Tout d’abord avant d’aller plus loin, il faut saluer l’intention à long terme, c’est une bonne chose. Voilà c’est fait. Il aura fallu du temps et de nombreux scandales mais cela semble en marche dans le bon sens.
Ce qui change
Ce qui change, c’est la distribution d’œufs de poule en cages pour certaines enseignes de la grande distribution en boîtes carton de 6, 12, 24. Ce sont les œufs marqués 3 sur la coquille qui représentent la façon la plus intensive de produire des œufs et celle qui maltraite sans doute le plus les animaux qui ne peuvent, au minimum, pas bouger.
Il y a quatre façons de produire des œufs pour le commerce, c’est indiqué sur chaque œuf par un numéro :
- 3 : poule élevée en cage : 750cm² par poule (soit 20cm x 37.5cm),
- 2 : poule élevée au sol : les poules ne sont en cage mais dans un hangar et ne sortent jamais,
- 1 : poule élevée en plein air : bâtiment avec 9 poules par m² avec éclairage naturel, litière, perchoirs et nids + accès extérieur de 4m² sur un terrain partiellement couvert de la végétation,
- 0 : poule bio : comme le 1 mais avec 6 poules par m² à l’intérieur, alimentation bio à 90%.
On pourrait détailler chaque dispositif mais ce n’est pas le but de cette humeur. Que mangent ces poules ? Est-ce que toutes les poules plein air sortent ? Les normes indiquent des règles minimales à respecter, mais d’un élevage à l’autre la réalité peut varier.
Hypocrisie de la communication
En faisant le focus sur la fin de la distribution d’œufs de poules en cage marqués 3, le problème est traité par le petit bout de la lorgnette.
Si le consommateur moyen achète des œufs frais, c’est moins que de la quantité utilisée dans des produits transformés où l’œuf est un ingrédient de base de nombreuses recettes : pâtes aux œufs, mayonnaise et autres sauces, gâteaux biscuits et brioches, plats cuisinés, tartes et pâtes à tartes, mousses, laitages et glaces, purées… sans oublier tous les produits qui contiennent des protéines d’œufs (ovalbumine, albumine, lécithine, ovoglobuline et lysozyme) qui sont largement utilisées dans de nombreux produits alimentaires ou cosmétiques (si vous connaissez un allergique à l’œuf, il vous fera une liste exhaustive).
Selon FranceAgriMer (ici), 40% des œufs sont consommés sous forme d’ovoproduits pour l’industrie (qui ne travaille pas avec des œufs coquilles), 14% pour la restauration sous forme d’œufs coquille, 40% sous forme d’œufs coquille à domicile (et 6% d’autoproduction/consommation).
Est-ce que tous ces produits industriels vont être fabriqués dans le futur sans œufs de poules en cage ? Quid des restaurateurs ? J’ai ma petite idée mais je vous laisse me donner votre avis en commentaire.
Photo : CC0 Public Domain / jackmac34 / Pixabay
Faut pas se leurer…Si l interdiction des oeufs (produits par des poules en cage ou élevées au sol) n est pas prise au niveau européen , les industriels francais s approvisioneront chez nos voisins….si ce n est pas déjà et malheureusement le cas…